Contrat doctoral 2015 – Sujet en Afrique Centrale et de l’Ouest

Etude de l’introgression des génotypes de Toxoplasma gondii entre la France et l’Afrique de l’Ouest et Centrale, et son impact sur l’épidémiologie de la toxoplasmose dans ces régions

Toxoplasma gondii est un protozoaire largement rĂ©parti dans le monde. Le quart de la population mondiale est considĂ©rĂ© comme infectĂ©, avec des consĂ©quences cliniques très variables. La toxoplasmose est habituellement une infection bĂ©nigne chez l’homme immunocompĂ©tent, mĂŞme si des formes graves ou des atteintes oculaires ont Ă©tĂ© dĂ©crites. Chez les personnes immunodĂ©primĂ©es (SIDA, traitement immunodĂ©presseur) et après transmission congĂ©nitale, les atteintes toxoplasmiques peuvent ĂŞtre sĂ©vères, voire mortelles. La transmission Ă  l’homme se fait par consommation de viande infectĂ©e de n’importe quelle espèce homĂ©otherme (mammifères et oiseaux) ou par ingestion des stades parasitaires (oocystes) prĂ©sents dans l’environnement souillĂ© par les fèces de fĂ©lidĂ©s sauvages ou domestiques. L’épidĂ©miologie de ce parasite est complexe puisqu’elle doit prendre en compte le comportement des diverses espèces de fĂ©lidĂ©s (hĂ´tes dĂ©finitifs) et celui d’une grande variĂ©tĂ© d’espèces animales (hĂ´tes intermĂ©diaires) dont l’infection se fait via la prĂ©dation ou le charrognage, ou via un environnement souillĂ© (eau, vĂ©gĂ©taux, sols). Cette complexitĂ© et la diversitĂ© des situations en fonction des environnements est source de la structure gĂ©nĂ©tique des populations du toxoplasme associant des populations clonales et des haplogroupes tĂ©moins de recombinaisons gĂ©nĂ©tiques. La distribution des haplogroupes est Ă©troitement dĂ©pendante de la gĂ©ographie. Des haplogroupes diffĂ©rents sont observĂ©s en Europe, en AmĂ©rique du Sud, en Asie ou en Afrique. Alors qu’il existe une très grande homogĂ©nĂ©itĂ© gĂ©nĂ©tique des souches de toxoplasme circulant en Europe, les isolats provenant d’AmĂ©rique du Sud sont particulièrement divers (gĂ©notypes atypiques) et Ă  l’origine de cas sĂ©vères de toxoplasmose. En parallèle, chez l’homme, de plus en plus d’études font Ă©tat de relations entre le gĂ©notype infectant et les manifestations cliniques. Ceci, joint aux variations gĂ©ographiques dans la distribution des gĂ©notypes, amène Ă  une nouvelle description de la toxoplasmose Ă  travers le monde.

Les raisons de cette distribution géographique et de son maintien restent largement inconnues. L’environnement et le rôle de l’homme semblent être des facteurs clés de la diversification de ce parasite, comme l’ont démontré les travaux de l’équipe en Guyane française mettant en évidence pour des régions tropicales l’existence de structures spatiales et génétiques du toxoplasme reflétant des populations environnementales « anthropisée » et « sauvage ». Ces travaux ont aussi montré la possibilité à une échelle locale (à quelques km de distance) d’interpénétrations environnementales de souches issues des cycles sauvage et domestique avec des risques potentiels pour la santé humaine. Cette possibilité d’introgression de souches d’un environnement à un autre pourrait-elle exister à une échelle intercontinentale conduisant à l’apparition de nouveaux génotypes dans ces zones d’échanges ?

Nous proposons ici d’étudier la diversité génétique du toxoplasme dans deux régions du globe : la France et l’Afrique de l’Ouest et Centrale qui possèdent toutes deux une longue histoire marchande commune, depuis le commerce triangulaire jusqu’à nos jours. Nous nous focaliserons sur les zones portuaires des pays d’étude avec l’hypothèse selon laquelle dans les régions proches de la côte, il y aurait une interférence possible avec les génotypes européens et africains du fait des échanges commerciaux et des animaux vivants (rongeurs et animaux de rentes) débarqués des bateaux depuis les siècles derniers.

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Expérience souhaitée/profil

Le ou la candidat(e) doit avoir suivi un cursus universitaire dans les sciences de la vie (ex : biologie des organismes), avoir de bonne connaissances en génétique des populations et plus largement en écologie. Des compétences en épidémiologie, parasitologie, biologie moléculaire seraient également appréciées. Il ou elle doit avoir un niveau d’anglais correct et posséder un intérêt particulier pour le milieu tropical, le travail de terrain et une curiosité pour la zoologie (comportement animal, diversité des espèces).

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Candidature avant le 31 mai 2015
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Sous la direction de

Philippe VIGNOLES

MCU HDR

Aurélien MERCIER

MCU

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AFFILIATIONS
Ecole Doctorale n°523 Gay Lussac
Institut de Recherche FR 3503 GEIST
Faculté de Médecine
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CANDIDATURE
Le dossier de candidature doit comporter :
– une lettre de motivation (1 page)
– un CV
– un rĂ©sumĂ© du master (1 page)
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CONTACTS
Le dossier de candidature doit être envoyé avant le 31 mai 2015 à :
– philippe.vignoles@unilim.fr
– aurelien.mercier@unilim.fr

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