EXPOSITION « LE TIRAILLEUR ET LES TROIS FLEUVES » PHILIPPE GUIONIE

Exposition de photos de Philippe Guionie

« Le tirailleur et les trois fleuves »
Du 10 Septembre au 31 Octobre 2018
Hall Faculté de Droit et des Sciences Economiques
 

En partenariat avec le Service Culturel de l’Université

Cette exposition est organisée dans le cadre d’une manifestation scientifique qui se tiendra à la Faculté de droit et des sciences économiques de Limoges le 28 septembre 2018 et qui porte le titre « Les tirailleurs sénégalais entre histoire, mémoires et droit ».
Elle est organisée par l’Institut international de Recherche sur la Conflictualité et la Fondation Léopold Sédar Senghor dans le cadre du Centième anniversaire de la Première guerre mondiale et placée sous le haut patronage de l’Ambassadeur du Sénégal en France. Cette rencontre Franco-Sénégalaise s’incrit par ailleurs dans les échanges scientifiques entre la Faculté de droit et des sciences économiques de Limoges (IPAG), l’Institut international de recherche sur la conflictualité et l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Elle correspond aussi aux premiers échanges culturels nord-sud, initiés par la Délégation française de la Fondation Léopold Sédar Senghor en cours d’installation à Limoges.

 

Sénégal, Niger et Congo étaient les trois grands fleuves de l’ex-Empire colonial français. Trois chemins de pénétration et d’influence française que le tirailleur africain a emprunté dans son parcours d’homme et de soldat. Aujourd’hui, la série « le tirailleur et les trois fleuves » propose de reprendre ces trois itinérances africaines pour poser un regard artistique et mémoriel sur ce patrimoine humain méconnu.

Seconde Guerre mondiale, Madagascar, Indochine, Algérie, autant de conflits auxquels les anciens combattants africains ont pris une part importante. Vedette de la réclame et figure incontournable de l’imaginaire francophone, le tirailleur est un personnage historique complexe aux multiples lectures : symbole de l’aliénation coloniale pour les uns, exemple de fidélité pour les autres, sa bonhomie naturelle, si souvent louée, lui a attiré bien des sympathies et beaucoup de condescendance. Dépositaire d’une mémoire unique et originale de la francophonie, il est devenu un témoin privilégié des relations entre la France et l’Afrique. Cette démarche associe photographies et enregistrements sonores sur plus de 15 pays francophones : portraits de tirailleurs, leurs veuves et leur descendance (valorisation d’un patrimoine humain), reproduction de documents historiques rares et personnels (valorisation des sources manuscrites), photographies de paysages (valorisation de l’espace francophone) et enregistrements sonores (valorisation d’un patrimoine oral).

 

Ces tirailleurs africains sont, pour quelques années encore, nos contemporains. Ils vivent quelque part dans la brousse ou le bled, le quartier ou le foyer. Ce ne sont que des hommes devenus vieux dans leurs corps, déjà presque morts dans nos mémoires « oublieuses ». Ce ne sont que des femmes qui perpétuent sur le front de la mémoire, le visage et la parole de leurs vieux. Ce ne sont que des jeunes, descendants et ayants droit, qui savent ou ne savent pas. Ce ne sont que des jours de peur sans mémoire. Le tirailleur marche seul, sa mémoire aussi.

 

Philippe Guionie

Historien de formation, Philippe Guionie revendique une photographie documentaire autour des thèmes de la mémoire et des constructions identitaires. Son mode principal de figuration est le portrait. Son postulat photographique : poser des visages sur des mémoires humaines qui n’en ont pas, en associant souvent photographies et enregistrements sonores. Photographe engagé, Philippe Guionie écrit en photographie une histoire humaine et l’inscrit dans le temps, celui de la mémoire partagée et celui du temps présent.

 

Auteur de plusieurs ouvrages – « Anciens combattants africains », « Un petit coin de paradis » (Les Imaginayres/Diaphane, 2006) – ses sujets personnels sont présentés dans des galeries et festivals, en France et à l’étranger (Rencontres d’Arles, festival Images singulières à Sète, galerie du Château d’Eau à Toulouse, galerie Polka à Paris, centres culturels français en Afrique et en Amérique du Sud,…). Lauréat de plusieurs prix photographiques dont le Prix Roger Pic 2008 pour la série “le tirailleur et les trois fleuves”, il est chargé des cours de sémiologie de l’image à l’école de formation de la photographie et du multimédia (ETPA) à Toulouse et encadre de nombreux workshops en France (Rencontres d’Arles) et à l’étranger. Membre de l’agence Myop de 2009 à 2018, Philippe Guionie est représenté par la galerie Polka à Paris. En 2015, il est commissaire de l’exposition « Koudjina en héritages » aux Rencontres de la photographie africaine à Bamako et directeur artistique de la résidence 1+2 à Toulouse en lien avec deux autres villes européennes (1plus2.fr).

                                                                                            www.philippe-guionie.com

 

88 rue du Pont Saint Martial
87000 Limoges
Tél. +33 (5) 05 55 14 92 53
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