Dis-moi ce que tu répètes, je te dirai qui tu es

Journée d’étude organisée par
le Centre de Recherches Sémiotiques (CeReS, EA 3648)
le 7 juin 2019
à l’Université de Limoges

 

Comité d’organisation
Sophie Anquetil et Cindy Lefebvre-Scodeller

Argumentaire
Comme l’indique son titre, cette journée d’étude se propose de montrer comment la répétition
et ses formes traduisent la présence des diverses instances énonciatives qui fondent le texte :
sujet parlant, locuteur, énonciateur, narrateur, auteur, traducteur, etc. En effet, la répétition,
suivant le lien qu’elle établit entre énonciation citée et énonciation citante, se fait le porte-parole
d’une voix qui, soit se situe dans l’interlocution et s’inscrit dans l’immédiateté du dialogue, soit
constitue la reprise d’un discours antérieur, et se fait ainsi le relais d’autres voix énonciatives.
Dans cette perspective, trois axes d’étude sont proposés :

1. Comment la reprise énonciative construit-elle l’ethos du locuteur ou de l’auteur ?

La répétition constitue un phénomène inhérent à l’activité discursive et scripturale, qu’on le
nomme « intertextualité », « dialogisme » ou « polyphonie » :

• La reprise de voix énonciatives préexistantes peut en effet servir la visée argumentative
du locuteur et constituer un art rhétorique : dialogisme interlocutif, citations
fonctionnant comme argument d’autorité, questions rhétoriques, procédés instaurant
une forme de surénonciation, etc.
• L’intertextualité peut aussi relever de la compétence stylistique de l’auteur dans les
textes littéraires : imitation classique d’un style, réécriture d’oeuvres antérieures,
phénomène contemporain de la fan fiction, etc.

Ainsi la description des formes de dialogisme générées par la répétition pourra participer de la
caractérisation des arts du langage déployés par les locuteurs ou auteurs au sein des textes et
discours, et ainsi de l’ethos de ces derniers.

2. Comment les formes de récurrence révèlent-elles l’identité des instances
énonciatives collectives ?

La répétition peut aussi être envisagée comme la manifestation des routines discursives et
normes d’écriture, lesquelles se matérialisent par l’emploi de segments répétés, collocations,
motifs, etc. dans les textes et discours. De ce fait, l’identification des récurrences structurelles
relevant des préconstruits génériques et des normes d’ordre textuel peut permettre de
caractériser des pratiques discursives ritualisées et, par ce biais, de rendre compte de l’identité
linguistique et culturelle des instances énonciatives qui les fondent.

3. Comment le rapport à la répétition caractérise-t-il le traducteur ?

La répétition est à plusieurs titres une figure centrale dans les études sur la traduction : tout
d’abord, parce qu’elle fonde l’acte même de traduction ; ensuite, parce qu’il est rare, dans le
cas de la traduction littéraire notamment (mais pas uniquement), qu’il n’existe qu’une seule
traduction d’une oeuvre : la retraduction est bien, elle aussi, un phénomène de répétition ; enfin,
parce que la traduction de la répétition comme procédé stylistique soulève un certain nombre
de questions telles que celle de la tolérance des langues vis-à-vis de la traduction ou encore
celle du style en traduction pour n’en citer que deux. Dans son rapport à la répétition et sa façon
d’appréhender la traduction, le traducteur fait émerger de lui une image particulière (que
certains termes, comme “sourcier” et “cibliste” pour ne prendre qu’un exemple, peuvent
permettre de qualifier) et nous donnent des indications sur son “horizon traductif” (Berman).

Ce sont toutes ces questions, non exhaustives, que nous invitons les participants à étudier lors
de cette journée d’étude.

Comité scientifique
Sophie Anquetil (Université de Limoges)
Vivien Bessières (Université de Limoges)
Sophie Dufossé (Université de Limoges)
Juliette Elie-Deschamps (Université de Limoges)
Thomas Faye (Université de Limoges)
Sonia Fournet-Perot (Université de Limoges)
Cindy Lefebvre-Scodeller (Université de Limoges)
Ramon Marti-Solano (Université de Limoges)
Cécile Tardy (Université de Limoges)

Modalités de soumission des propositions de communication
Les propositions de communication (durée : 20 minutes + 10 minutes de questions) sont à
envoyer conjointement à ;

Une première page comportera les nom, affiliation, courriel, téléphone usuel, adresse postale
de chaque auteur. Une deuxième page entièrement anonyme comportera le titre et un résumé
de 500 mots (mise en page standard, format Word, PDF) ainsi qu’une bibliographie indicative.
Les propositions feront l’objet d’une double évaluation anonyme.

Contact
;

Langues de communication
Les langues de communication sont le français et l’anglais.

Publication des actes
La publication d’une sélection d’articles est prévue.

Calendrier
Date limite de soumission des propositions de communication : 28 février 2019
Notification d’acceptation : début avril 2019

39 rue Camille Guérin

87000 Limoges - France
Tél. +33 (5) 05 55 43 57 94
université ouverte 
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